Quand une ancienne cadre « high-tech »
américaine vivant depuis vingt ans en France décide de se reconvertir dans l’Education
nationale mais découvre que pour enseigner l’anglais, l’essentiel est de savoir
maîtriser l’art de la dissertation en français… Ceci est le premier article concerné à l'ouvrage. Interview de l'auteur, Laurel Zuckerman, demain sur le blog.
« Pourquoi en France le contenu du CAPES et de
l’agrégation d’anglais n’a-t-il rien à voir avec l’enseignement de cette
langue ? » C’est quasiment par
cette question que Laurel Zuckerman achève son premier roman –autobiographique–
publié chez Fayard en 2007 : « Sorbonne Confidential ». Un ouvrage
écrit à partir de son expérience d’étudiante en agrégation d’anglais.
L’autre question que l’on peut se poser à la lecture de ce livre est la suivante : Pourquoi un anglophone n’a-t-il apparemment presque aucune chance d’obtenir l’agrégation pour enseigner en France sa langue maternelle ? La réponse qui se dévoile au fil des pages est la suivante : Parce que le français est plus important que l’anglais dans l’obtention du concours ! Et savoir commenter dans la langue de Molière les plus grandes œuvres britanniques et américaines un sésame indispensable vers le succès…
Sorbonne Confidential de Laurel Zuckerman. 333 pages, Ed. Fayard. Paru en 2007.
Cette certitude, Laurel Zuckerman l'a acquise durant toute l’année pendant laquelle elle prépara l’agrégation, après son licenciement d’une grande firme « hi-tech ». Anglophone, diplômée de HEC promotion 87, elle pensait que passer cet examen pour ensuite enseigner l’anglais ne serait qu’une formalité… Que nenni, la maîtrise de l’anglais n’étant que très secondaire dans l’obtention du concours. Page après page, l’auteur, –alias Alice Wunderland...– découvre qu’il lui faudra avant tout savoir s’exprimer et penser comme l’entendent les plus éminents universitaires tricolores… Le tout dans une parfaite langue de Molière ou dans un anglais tout ce qu’il y a de plus sorbonnard. De quoi éliminer impitoyablement les meilleurs candidats étrangers.
Ce chemin de croix, cette confrontation à un système de
formation qu'elle trouve ubuesque, ne manquant pas de profs experts de leur domaine mais bien de moyens et d’un lien élémentaire
avec l’anglais du commun des mortels, Laurel Zuckerman nous le décrit tout au
long de cet ouvrage, 333 pages édifiantes, surprenantes, décourageantes ?
333 pages où l’on découvre que le concours de l'agrégation sait admirablement distinguer les plus brillants
linguistes. Mais pas les personnalités les plus capables de transmettre ensuite leurs
connaissances et leur passion aux collégiens et lycéens.
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