Bon, je travaille depuis peu de temps à l'Observatoire Boivigny... Voici un premier article rédigé pour eux.
Les grandes écoles se sentent-elles isolées face aux universités pluridisciplinaires ? Ces derniers temps, on voit fleurir des partenariats originaux entre des établissements dont les spécialités sont parfois aux antipodes. Cela leur permet, font-ils valoir, d’enrichir le profil de leurs diplômés, et partant de favoriser leur insertion sur le marché du travail. En outre, ces alliances permettent aux grandes écoles de gagner en visibilité.
« Les doubles profils sont très en vogue. Sur le marché du travail, ils « trustent » généralement les postes les plus intéressants… » Amandine Campos, diplômée en 2006 de l’ESC Le Havre, aujourd’hui inscrite au mastère spécialisé Technologie et Management de l’Ecole Centrale de Paris, est favorable aux doubles formations. Et elle n’est pas la seule…
Ecoles, professeurs, entreprises: tous partagent le même avis. « Les recruteurs viennent chez nous dès le début d’année pour démarcher nos élèves », se réjouit Jean-Louis Ermine, directeur du département systèmes d’information de l’INT (Institut national des télécommunications), une institution où cohabitent une école d’ingénieurs et une école de commerce. « Cette double identité nous confère indéniablement un avantage concurrentiel. »
Une école d’été pour l’EHESS et l’INT
Il apparaît dès lors logique de voir de plus en plus de grandes écoles aider les étudiants à acquérir cette double formation. Mastère spécialisé Stratégie et développement d’affaires internationales entre Centrale Paris et l’EM Lyon, parcours simplifié à l’Essec pour les ingénieurs civils de l’Ecole des Mines: les exemples d’accords conclus récemment sont nombreux. Début juillet, Supélec, l’école Centrale de Paris et l’ESCP-EAP montaient pour leur part un accord d’échange ambitieux, permettant aux élèves-ingénieurs, et à eux seulement, d’obtenir à terme un double diplôme.
Télécom Paris, qui a déjà mis en place un MS avec HEC et un autre avec l’Essec, s’est elle aussi distinguée en signant un partenariat avec Sciences Po. Selon Dominique Ventre, le directeur de la formation initiale de Télécom Paris, « cet accord facilitera dès la rentrée 2007 l’intégration de nos diplômés au sein de l’IEP. Après deux années d’études, ils obtiendront donc un deuxième master. Globalement, nous avons tous à apprendre de ces partenariats., nous qui pratiquons les mêmes métiers, mais avec des élèves, des objectifs de formation, des cultures et des manières de penser différentes. »
Autre institution à avoir tenté l’expérience, l’INT, liée depuis janvier à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales). « Il est logique d’introduire les nouvelles technologies de l’information dans les sciences sociales, estime Jean-Louis Ermine pour l'INT. Cet accord ouvre la voie à de nombreuses perspectives de collaboration, par exemple un projet de refonte du système d’information de l’EHESS, mais aussi des échanges académiques. Depuis la rentrée, plusieurs thésards de chaque institution donnent déjà des cours au sein de l’établissement partenaire. » Une école d’été a par ailleurs été organisée du 10 au 14 septembre dernier à Porquerolles, dans le Var, en présence de 24 élèves issus pour moitié de chaque établissement.
Economies d’échelle
Dans la plupart des cas, les établissements qui s’allient cherchent également à gagner en visibilité à l’étranger. « Sans aucun doute, l’international sert d’aiguillon à de nombreux accords », estime Pierre Picard, le président du département d’économie de l’Ecole polytechnique, très impliqué dans l’Insefi- l'Institut d’économie et finance-Paris, rassemblement récent des programmes master recherche et doctorat d’économie et de finance de Polytechnique et de HEC. « Outre la visibilité, ces collaborations peuvent être à l’origine d’importantes économies d’échelle. Il est notamment plus facile à plusieurs établissements alliés de recruter à l’étranger. »
La volonté de peser à l’international est d’ailleurs à l’origine de ParisTech, cette association de onze écoles d’ingénieurs, dont Polytechnique. Ces établissements ne partagent toutefois pas de campus commun. Or, comme l’explique Pierre Picard, « les rapprochements géographiques avec la création d’un vrai campus ont aussi une logique. » Tel est bien le principe de l’Insefi : une vraie compétence économique et financière sur un campus élargi, le plateau de Saclay dans l'Essonne. « Avec l’arrivée prochaine de l’Ensae (1) et de l’Ensta (2), nous aboutirons plus globalement à un grand ensemble qui ne sera plus le campus de l’X, mais le campus où se trouve Polytechnique. Ce sera un grand centre d’excellence capable d’attirer les meilleurs étudiants, professeurs et chercheurs. »
Des parcours qui séduisent les étudiants
Trente jeunes Polytechniciens de 3e année ont postulé au nouveau cursus de l’Insefi. Treize ont été admis, qui seront rejoints par une vingtaine d’autres étudiants, dont une dizaine de HEC. L’an prochain, ils suivront un des masters recherche de 2e année de l’Insefi. Au programme : « Analyse et politique économiques » avec l’Ensae et le pôle Jourdan (future Ecole d’Economie de Paris, soutenue notamment par l’Ecole Nationale Supérieure), « Economie du développement durable, de l’environnement et de l’énergie » avec certaines écoles du consortium ParisTech et l’université Paris X-Nanterre ou encore « Probabilités et finances et optimisation et théorie des jeux » en partenariat avec Paris VI. Trois formations sans doute appelées à rejoindre le plateau de Saclay.
J'ai déjà entendu parler de ce genre d'alliance, et cela fait au moins 6 à 7 ans que cela existe !!!
Les pionniers ont été l'EISTI (Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l'Information) avec l’Université de Paris Dauphine (envoie de 2 à 3 élèves par ans dans le DEA MASE (Mathématiques appliquées aux Sciences Sociales) et d’1 à 3 élèves par ans à la préparation du diplôme d’actuaire) avec obtention d’un double diplôme.
De même entre l’EISTI toujours et l'ESC Grenoble (depuis 3 à 4 ans, envoie de 10 à 15 élèves de 3eme année en 3eme année de l’ESCG avec obtention d’un double diplôme), créant par la même l'EMSI (Ecole de Mangement des Systèmes d'Information).
Il n’y a donc rien d’innovant à ce type de partenariat. Cet article ne mentionne pas non plus le partenariat qui existe, et cela depuis 3 ou 4 ans aussi entre l’ENST (Ecole Nationale des Télécommunications) et l’ESC Grenoble, qui a innové dans ce genre de partenariat.
De son coté, l’EISTI, avec un partenariat avec l’ENA, une IAE, l’ESC Grenoble, L’ESC Pau, Dauphine et autres est la véritable pionnière dans ce système de partenariat liant école d’ingénieur et école de commerce, ou d’administration.
L’ESC Grenoble et l’EISTI ne sont pourtant pas cité dans votre article, sachant que ce sont ces deux écoles qui ont franchement innové et mis à jour ce type de partenariat, ce qui est bien dommage et ne récompense pas assez les capacités d’innovation de ces deux écoles qui ont fortement amélioré leurs images respectives (EISTI 12eme au classement challenge et ESG 4eme au classement du Financial Times) et contribuées à l’initiation de la refonte du paysage des grandes écoles en France. Pour quelles raisons ?
N’hésitez pas à me répondre : [email protected]
Cordialement
John
Rédigé par : John | 20 novembre 2006 à 12:24
Bonjour John,
Et merci tout d'abord de t'être arrêté sur ce blog :)
Pour tout dire, je me suis essentiellement concentré dans cet article sur les partenariats qui avaient été conclus récemment. Il se peut même que j'aie loupé quelques accords sur 2006.
Je le reconnais, il est parfois regrettable de faire des choix. Mais les grandes écoles sont si nombreuses qu'il est souvent plus intéressant de s'en tenir à quelques partenariats que l'on décrira de manière relativement complète que de tous les citer trop rapidement.
De la même manière, il est plus facile de présenter les écoles communiquant beaucoup que celles qui restent discrètes.
Et discrète, l'EISTI l'est peut-être un peu trop.
De fait, je n'ai moi-même découvert cette institution qu'à la lecture de son excellent classement, 12e dans "Challenge". Une injustice que j'ai d'ailleurs tenté de réparer à mon modeste niveau puisque j'ai présenté cette école dans une note remontant au 7 septembre. Je t'invite à la découvrir, j'y parle d'ailleurs dans une certaine mesure des partenariats que tu évoques...
Pour ce qui concerne enfin l'ESC Grenoble, j'ai également noté son très bon classement Financial Times dans une précédente note, mais je reste très réservé quant à la pertinence de ce genre de ranking. Autre polémique en vue?
A bientôt
Rédigé par : Antoine Teillet | 20 novembre 2006 à 21:36