Pour ce rendez-vous du mardi, petit explication d'un phénomène très en vogue dans l'enseignement supérieur: les PRES...
Fin 2006, le ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la recherche François Goulard annonçait la création de neuf PRES –Pôles de recherche et d'enseignement supérieur–, regroupant 49 grandes écoles et universités. Soit 30 % des effectifs de l'enseignement supérieur. Un succès puisqu'on ne s'attendait qu'à quatre ou cinq de ces structures quelques mois après leur création en avril 2006 via la nouvelle loi sur la recherche.
Pour bien comprendre ce qu'est un PRES, rien ne vaut un petit détour sur le site du ministère délégué à l'Enseignement supérieur et de la recherche. Selon lui, les PRES sont avant tout des outils "de mutualisation d'activités et de moyens d'établissements et organismes de recherche ou d'enseignement supérieur et de recherche, publics ou privés, relativement proches géographiquement, visant, dans une logique de site, à renforcer l'efficacité, la visibilité et l'attractivité du système d'enseignement supérieur et de recherche français."
Objectif de ces structures, l'effet "pépinière". C'est-à-dire rapprocher des institutions d'enseignement supérieur et de recherche en de grands pôles susceptibles dès lors de concurrencer les grandes universités étrangères et de bien figurer sur le classement publié chaque année par l'université Jiao Tong de Shanghai. Un ranking largement fondé sur le nombre de publications des chercheurs des différentes universités mais aussi les prix obtenus.
Et pour bien figurer dans ce classement et donc se trouver en position de force à l'international, il est impératif de grandir, de se regrouper, pour gagner en visibilité et en renommée...
Aujourd'hui, le PRES de Toulouse, 120 000 étudiants dont 17 000 élèves de grandes écoles
Alain Ayache, directeur de l'Enseeiht de Toulouse ne pense pas autrement: "Face à un classement international faisant aujourd'hui référence, il faut une taille critique en termes d'étudiants, mais aussi de capacités de recherche et de publications. Dans ces conditions, la logique de site géographique regroupant écoles et universités apparaît pertinente. Et le PRES de Toulouse qui réunit trois universités toulousaines mais aussi Supaéro, l'Insa et l'Institut national polytechnique de Toulouse figurera selon la projection du ministre aux alentours de la 70e place avec 120 000 étudiants dont 17 000 élèves de grandes écoles." 70e, pas loin des meilleures institutions françaises actuellement classées par Shanghai. Parmi les autres PRES créés, ceux de Strasbourg, Bordeaux, Lyon ou encore Paris-Sud qui devrait figurer parmi les 40 premiers du classement chinois. Cas plus particulier, ParisTech, lui aussi constitué en PRES.
A Lyon, l'EM préfère jouer en solo
Pour que ces nouvelles structures fonctionnent, il faudra cependant que les chercheurs soient d'accord pour signer leurs travaux sous label PRES. Plus que la taille, la qualité des laboratoires est par ailleurs souvent tout aussi décisive. Certaines écoles pourraient par ailleurs être tentées par le cavalier seul. Ainsi l'EM Lyon a-t-elle annoncé ces derniers jours son soutien au nouvel ensemble lyonnais. Mais un soutien modéré. L'établissement, déployant actuellement de gros efforts pour exister sous sa propre marque, on peut comprendre la démarche, elle risque de se reproduire à d'autres endroits.
Le modèle PRES est cela dit des plus tentants. Et proche de ce que l'on trouve dans les grands pays anglo-saxons. De vastes ensembles universitaires composé de plusieurs établissements plus petits souvent appelés des schools of engineering...
La fiche du ministère sur les PRES est disponible ici...
Egalement ci-joint une liste précise des PRES aujourd'hui constitués.
Téléchargement 9presfranais.pdf
(Photo Enseeiht)
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