Petit opus commis pour la newsletter de mai de l'Observatoire Boivigny...
Alors que les formations françaises de management brillent dans les classements internationaux, les écoles d'ingénieurs se font plus discrètes. Parmi elles, Polytechnique, incontestée en France, mais mise en difficulté par les classements de l'Université Jiao Tong de Shanghai et du THES.
S'il est une institution emblématique des difficultés des écoles
d'ingénieurs françaises, c'est bien Polytechnique: prestigieuse et
incontestée dans l'Hexagone, elle est fragile et finalement peu visible
à l'international. Pour preuve, les piètres résultats qu'elle obtient
dans les classements les plus courus au monde, à savoir au-delà de la
200e place selon l'Université de Shanghai, 37e selon le classement 2006
du THES –Times Higher Education Supplement– là où l'école avait
décroché l'année précédente la 10e place, et en 2004 la 27e.
Pour Philippe Alquier, directeur de cabinet à l'Ecole Polytechnique, « ces classements font incontestablement appel à des critères qui privilégient les universités anglo-saxonnes: d'une part la taille des établissements, d'autre part leur potentiel en matière de publications de recherche ou encore le nombre de leurs prix Nobel. Cependant, il ne faut pas ignorer ces rankings qui posent la question de l'organisation de la recherche française, placée sous la tutelle de grands organismes comme le CNRS, l'Inria et l'Inserm, ce qui nuit à la visibilité de nos établissements. » (1)
Pour Philippe Alquier, directeur de cabinet à l'Ecole Polytechnique, « ces classements font incontestablement appel à des critères qui privilégient les universités anglo-saxonnes: d'une part la taille des établissements, d'autre part leur potentiel en matière de publications de recherche ou encore le nombre de leurs prix Nobel. Cependant, il ne faut pas ignorer ces rankings qui posent la question de l'organisation de la recherche française, placée sous la tutelle de grands organismes comme le CNRS, l'Inria et l'Inserm, ce qui nuit à la visibilité de nos établissements. » (1)
« X 2000 », une première étape
L'Ecole Polytechnique avait pourtant anticipé la puissante vague de la
concurrence internationale, c'était l'un des objectifs de la Réforme «
X 2000 ». Au programme, entre autres, la mise en conformité du cursus
polytechnicien au format LMD et l'internationalisation des promotions à
hauteur d'environ 20 %, soit une centaine d'élèves étrangers accueillis
chaque année. L'école a su par ailleurs développer sa recherche,
validant dernièrement sa millième thèse, tout en ouvrant davantage son
campus avec l'accueil du centre de recherche de Thales et de l'Institut
d'Optique, ainsi que la mise en place de l'Insefi (Institut d'économie
et de finance de Paris) avec HEC et l'Ensae. Autres opérations
fructueuses, une meilleure intégration dans les Réseaux thématiques de
recherche avancée Digiteo et Triangle de la Physique (3000 chercheurs à
eux deux) et l'insertion de l'établissement dans les pôles de
compétitivité mondiaux System@tic et Medicem.
Contrat pluriannuel 2007-2011 : l'entrée dans le 21e siècle
"Il restait à nous plonger davantage encore dans le 21e siècle, poursuit Philippe Alquier. Tel est l'objet du contrat pluriannuel
2007-2011, conclu voici quelques mois, qui renforcera notre crédibilité
internationale et par là même le classement de l'école.»
Les principales orientations de ce nouveau plan sont le doublement du potentiel de recherche et d'enseignement du campus via la création de nouveaux laboratoires mais aussi l'arrivée dans les prochaines années de l'Ensae, de l'Ensta et de certains laboratoires de l'Onera (centre français de recherche aérospatiale). De quoi constituer à Palaiseau un impressionnant pôle scientifique et technique, qui plus est intégré au réseau d'écoles d'ingénieurs ParisTech. L'X compte encore recruter toujours plus d'enseignants étrangers et développer ses partenariats avec les meilleurs réseaux mondiaux.
Dernière ambition, nécessaire pour mener à bien cette politique: accroître les ressources propres de l'institution. « Nous allons changer de braquet en matière de coopération avec les entreprises », reprend Philippe Alquier. Aujourd'hui dotée de sept chaires, Polytechnique compte les porter à une quinzaine d'ici à la fin de l'année. La grande école prépare aussi « une importante levée de fonds ».
Les principales orientations de ce nouveau plan sont le doublement du potentiel de recherche et d'enseignement du campus via la création de nouveaux laboratoires mais aussi l'arrivée dans les prochaines années de l'Ensae, de l'Ensta et de certains laboratoires de l'Onera (centre français de recherche aérospatiale). De quoi constituer à Palaiseau un impressionnant pôle scientifique et technique, qui plus est intégré au réseau d'écoles d'ingénieurs ParisTech. L'X compte encore recruter toujours plus d'enseignants étrangers et développer ses partenariats avec les meilleurs réseaux mondiaux.
Dernière ambition, nécessaire pour mener à bien cette politique: accroître les ressources propres de l'institution. « Nous allons changer de braquet en matière de coopération avec les entreprises », reprend Philippe Alquier. Aujourd'hui dotée de sept chaires, Polytechnique compte les porter à une quinzaine d'ici à la fin de l'année. La grande école prépare aussi « une importante levée de fonds ».
NB :
(1) Quelque 500 élèves sont recrutés chaque année pour le cursus polytechnicien, parmi eux une centaine d'étudiants étrangers. L'X compte aussi 156 élèves dans le cycle master, dont la moitié étrangers, et 417 doctorants dont 30 % d'étrangers. Ils bénéficient des cours de 400 enseignants, dont 70 à temps complet. L'école comprend 21 laboratoires et son centre de recherche emploie 1600 personnes pour des contrats d'un montant annuel d'environ 10 millions d'euros.
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