Suite du compte rendu de la conférence de presse montée par la Conférence des Grandes Ecoles le 12 juin dernier... Cette fois-ci, intéressons-nous aux mastères spécialisés, eux aussi cette année étudiés par la CGE... Petit article également paru sur le site de l'Observatoire Boivigny...
Le LMD, l'organisation des études en trois cycles aujourd'hui généralisée à tout l'enseignement supérieur français, pose un problème aux mastères spécialisés, ces diplômes labellisés par la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) depuis maintenant vingt ans. Le programme, qui dure un an, recrute des Bac+5 : il ne s'insère donc pas du tout dans le schéma 3-5-8 qui fait office de norme en Europe. Les mastères spécialisés ne risquent-ils pas de voir leur visibilité décroître à mesure que les esprits auront intégré comme immuable l'organisation licence-master-doctorat? Sans parler de leur appellation, la nuance entre master et mastère demeurant fort subtile. A tel point que les grandes écoles, et même la CGE, s'emmêlent les pinceaux et oublient fréquemment le « e » final sur leur site internet ou leur documents de communication.
Ceci explique peut-être que pour la première fois en 2007 la Conférence des Grandes Ecoles ait réalisé une étude sur la physionomie et l'insertion professionnelle des diplômés de la promotion 2005 de mastères spécialisés (MS). De quoi mieux jauger l'efficacité de ces formations, même si l'enquête ne porte que sur un échantillon réduit. En effet, 600 titulaires ont retourné leur questionnaires à la CGE, ce qui réprésentent seulement 12% des 5000 mastères délivrés il y a deux ans.
Parmi les tendances observées : les ingénieurs sont plus nombreux en mastère spécialisé que les diplômés d'écoles de commerce – à 44 % contre 12 %. Les diplômés de l'Université représentent pour leur part un quart environ des étudiants. Par ailleurs, 60 % des élèves de mastères spécialisés en école d'ingénieurs sont déjà ingénieurs.
Si les deux tiers des entrants intègrent un mastère directement à la suite de leur formation initiale, les candidats peuvent aussi déjà avoir une expérience professionnelle avant d'intégrer ce type de programme. Parmi ceux-ci, un sur cinq a travaillé plus de 10 ans.
A l'issue des mastères, 90% des diplômés trouvent un emploi (dont 4% en VIE), selon l'enquête menée par la CGE, tandis que 3% de ces BAC+6 choisissent de poursuivre leurs études. Souvent, les lauréats trouvent un nouvel emploi avant même d'achever leur formation, et 15 % partent à l'étranger. Ils touchent en moyenne 35 740 euros, selon les chiffres compilés par la CGE (1). Des taux d'insertion et des salaires à mettre au regard des 10 000 euros ou plus à débourser pour s'inscrire en mastère spécialisé.
NB :
(1) la CGE précise que la moyenne est tirée vers le haut par les diplômés les plus âgés et ayant déjà connu une expérience professionnelle avant leur entrée dans le MS.
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