Extraits de l’article paru dans le magazine Challenges du 1er décembre.
Interview de Gilbert Béréziat, président de l’Université Pierre et Marie-Curie (Paris VI) qui explique la création de Paris Universitas, réunion de cinq universités ou grandes écoles avec des moyens comparables à ceux des structures anglo-saxonnes. De quoi décrocher une reconnaissance mondiale.
Une réaction au classement récent de Shanghaï qui situe la première université française au 46e rang mondial et qui étrille chaque année notre enseignement supérieur.
Pourquoi les universités françaises sont-elles si mal notées ?
Parce que l’organisation de la recherche est, en France, trop
morcelée entre plusieurs organismes différents. Ce qui réduit d’autant
l’aura de chaque structure que mesure le nombre de ses publications.
Pour améliorer la situation, il faut grandir. Harvard et Berkeley
affichent plus de 50 000 étudiants à leur compteur, pour seulement 20
000 en sciences chez Pierre et Marie-Curie. D’où la création de
Paris-Universitas qui regroupe Paris VI, la Sorbonne Nouvelle (Paris
III), Dauphine, l’Ecole normale supérieure et l’Ecole des hautes études
en sciences sociales (EHESS). Soit un pôle d’environ 60 000 étudiants,
troisième mondial au niveau de ses publications. De fait, si nos
établissements sont de la sorte mieux placés, ils gagneront en valeur à
l’international.
En quoi cela va-t-il améliorer la recherche ?
La création de Paris Universitas n’est qu’un élément parmi d’autres. Le projet de loi présenté par le gouvernement présente certains éléments positifs. Exemple, la grande autonomie des universités. La réforme qui crée des pôles de recherche et d’enseignement supérieur ajoute cependant à la confusion. Mais l’essentiel est ailleurs. Aux USA, quand un laboratoire universitaire demande des fonds, l’université qui l’héberge se voit aussi largement dotée. En France, ce n’est pas le cas. Pire, la structure d’accueil s’appauvrit devant l’investissement que représente l’hébergement d’une recherche de pointe.
Propos recueillis par Paul Loubière (pour Challenges)
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