Avez-vous entendu parler de l'opération "Volutes" ? Cette initiative notamment révélée par le Nouvel Observateur (Patrick Fauconnier) et l'ouvrage d'Ali Laïdi et Denis Lanvaux "Les Secrets de la guerre économique" (Seuil 2004), n'a peut-être pas eu un écho phénoménal auprès du grand public mais l'histoire n'en est pas moins ahurissante...
A la base, la révélation par MM. Laïdi et Lanvaux d'une tentative de déstabilisation par HEC de sa grande rivale, l'Essec, décidée dès l'hiver 2000. Objectif: enrayer la montée en puissance de l'institution Cergycoise et de son prestigieux MBA. La menace n'est pas vitale, mais à l'automne 1999, 12 étudiants reçus à HEC ont préféré intégrer l'Essec. Un chiffre bien faible, certes, mais qui a plus que doublé en deux ans. L'institution, qui n'a pas de liste d'attente tant elle escompte demeurer la favorite aux yeux des étudiants, voit donc son leadership menacé.
Face à cette difficulté, HEC se serait donc adressée à une officine dirigée par un ancien agent des services secrets pour discréditer via différents forums internet, la qualité du MBA de l'Essec.
L'affaire dévoilée, l'école fautive a d'abord vigoureusement remis en cause ces accusations... Par la suite, elle ne s'est plus prononcée, de même que l'Essec qui n'a franchement pas beaucoup communiqué sur l'événement. De toute manière mal ficelée et trop tardivement lancée, Volutes n'a pas donné les résultats escomptés.
Alors comment réagir face à une telle histoire? A première vue, c'est incroyable. Et l'on peut avoir de réels doutes sur la véracité de l'affaire... Le dossier présenté par le Nouvel Obs est pourtant des plus solides. Offre de service, dossier de 90 pages que s'est procuré l'hebdo, tout ceci semble avéré. Patrick Fauconnier (un ancien de l'Essec...) s'en fait par ailleurs l'écho dans son dernier ouvrage "La fabrique des meilleurs", paru au Seuil à l'automne. L'info paraît donc crédible.
Une question donc: quelle mouche a piqué HEC? Comment l'institution en est-elle encore à ce genre de pratiques à l'heure où tous les chefs d'établissements proclament leur vision désormais internationale de l'enseignement supérieur. "Aujourd'hui, la compétition n'est plus française, affirment la main sur le coeur les grands dirigeants français. Nos rivaux? London School of Economics, Harvard, Instituto de Empresa ou encore Cambridge." Et les écoles d'ingénieurs de tenir le même discours. Comment dès lors croire que HEC se soit compromise à ce point dans ce genre de querelle ? Incompréhensible.
Le peu de bruit ayant suivi l'affaire démontre sans doute à quel point elle demeure inimaginable.
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