Suite et fin du passionnant entretien que nous a accordé il y a quelques jours Denis Lapert. Aujourd'hui, nous concluons sur la réforme de l'Université et les spécificités d'INT Management...
Quelques mots sur la réforme de l'Université en cours de réflexion et l'éventuel rapprochement des facs et des entreprises... Cela est-il possible, cela est-il souhaitable?
Tout dépend tout d'abord du type d'université... Une fac de médecine n'a pas les mêmes besoins qu'une fac d'économie ou de gestion... Revenons à quelques réflexions simples. L'Université a selon moi deux grandes missions. Elle doit tout d'abord faire avancer la recherche dans ses propres spécialités. Elle doit ensuite former ses étudiants. Mais les former à quoi? Aujourd'hui, un consensus se dégage pour les préparer avant tout à la vie professionnelle. Pour qu'ils soient aussi familiarisés que possible au monde de l'entreprise. Je n'ai rien contre les formations universitaires classiques mais un cours sur l'histoire des paysans polonais du 16e siècle sera moins utile pour trouver un emploi qu'une compétence en comptabilité ou en traitement du signal.
Et pour améliorer l'employabilité de nos jeunes, l'expérience le montre, rien ne vaut la proximité avec l'entreprise et la possibilité qui doit être laissée à chaque univers de rencontrer l'autre, d'échanger, de se découvrir au cours d'échanges et d'interventions de bord à bord. En bref, et c'est déjà souvent le cas, l'université doit établir de solides ponts vers les entreprises.
L'importance de ce sujet est d'ailleurs telle que les commissions délivrant notamment l'accréditation Equis sont très regardantes quant aux liens qu'entretiennent les écoles de commerce et le monde du travail mais aussi quant aux conditions d'emploi de leurs diplômés. Ont-ils du mal à trouver un emploi, dans quelles conditions sont-ils embauchés, à quels salaires? A nous, directeurs, de les placer au mieux à la sortie de l'établissement. Telle est d'ailleurs toute la complexité de ma tâche. Choisir au mieux aujourd'hui quelles formations fournir à des étudiants qui seront diplômés dans trois ou quatre ans. Il y a là un vrai travail d'anticipation pour ne pas sortir des étudiants au diplôme immédiatement obsolète... Gare donc aux emballements et aux effets de mode.
Quelques mots pour terminer sur INT Management?
Grande école recrutant à Bac +2 pour délivrer en sortie le grade de master, INT Management a pour caractéristique essentielle d'être un Etablissement public administratif, c'est-à-dire une école publique, à la différence de beaucoup d'écoles de commerce. dépendant du ministère de l'Industrie et non pas de l'Education nationale. De cette caractéristique découlent des frais d'inscription bien moindres que dans les autres grandes écoles, à la hauteur d'environ un millier d'euros par an.
Ecole soeur d'une école d'ingénieurs reconnue, Télécom INT, nous formons par ailleurs des diplômés qui auront, pendant toute leur scolarité, vécu en commun avec les élèves ingénieurs, avec qui ils auront partagé un certain nombre de cours mais aussi toute une vie sociale et associative. D'où des diplômés dépourvus des préjugés culturels vis-à-vis des ingénieurs, ce qui n'est pas toujours le cas. Aujourd'hui, INT Management compte 760 à 780 élèves.
Ouf, ça me rassure...je ne suis pas le seul à faire de l'enseignement et à être mal rasé.
Rédigé par : JOUJOU DE PARIS | 05 juillet 2007 à 10:11