Dans son Numéro 39 du début juin, le magazine Challenges, auquel ce blog aime se référer, publiait son classement des écoles d’ingénieurs. Un classement aux résultats surprenants et qui a suscité nombre de réactions dont ce magazine s’est fait l’écho quelques semaines plus tard, dans son N° 44, via le courrier de ses lecteurs.
Passons les commentaires précédant le classement, souvent du classique : les jeunes ingénieurs sont très demandés, ils sont souvent « dragués » par l’étranger, ils sont trop peu nombreux. Notons le tacle à la Conférence des Grandes Ecoles via cette observation qu’à la différence de ce qu'estime cette institution dont les études seraient trop partielles, les ingénieurs sont nettement mieux payés que les jeunes managers. Et intéressons nous à la statistique.
Si Polytechnique et les Mines se situent aux deux premières places, –logique, Centrale Paris ne pointe, première surprise, qu'en 5e position derrière les Mines de Saint-Etienne… Viennent ensuite à la 8e place l’ENSG de Nancy, à la 11e l’Enseirb de Bordeaux puis l’Eisti de Cergy et l’Ifma de Clermont-Ferrand… S’il est parfois utile de bousculer les hiérarchies, le moins que l’on puisse dire est que la revue économique a carrément opté pour le bulldozer… L’Ensam ? 19e. Supaéro ? 22e. L'Ina PG ? 35e... Un vrai chambardement
Etablie en fonction des salaires en sortie d'école, de la sélectivité, de l’insertion professionnelle des diplômés, des liens avec les entreprises et de l’ouverture internationale, la statistique a provoqué l’ire de nombreuses institutions…
Si Challenges souligne que « la notoriété n’est pas toujours proportionnelle aux performances de l’établissement » et que « les petites écoles gagnent du terrain parce qu’elles sont plus soucieuses de coller aux besoins des entreprises », les grandes écoles mal classés ont cependant fort mal pris la chose…
Ainsi un élève de 3e année de Centrale Paris met-il en doute les résultats publiés dans l’hebdo et la situation de son établissement, derrière les Mines de Saint-Etienne. Claude Prud’hon, bouillant responsable du service emploi-carrières de la Société des ingénieurs Arts et Métiers, veut lui « réagir vivement » et noter que s’il n’y a « que » 47% de diplômés Ensam embauchés dès leur sortie, c’est aussi parce que « 30 % d’une proportion sortante se lance dans une année supplémentaire : école spécialisée, mastère, MBA…, il convient donc de les retirer des statistiques. » Parmi les 70 % restants, certains décident de prendre un peu de repos. Parmi ceux qui restent et qui cherchent effectivement, « 90 % trouvent leur premier poste sous un à trois mois. » Même dépit du côté de l’ENSTB (45e), laquelle contredit les critères du classement.
De son côté, Challenges admet une erreur, repositionnant Centrale Nantes à la 10e position de son classement (+35 places) suite à une coquille dans les rémunérations de sortie. Mais le magazine n’a pas noté que Clémentine Marcovici, qui illustre la Une du N°39, première fille sortie major de l’X, n’est pas de la promotion 2005, comme indiqué, mais de la promotion 2000. Polytechnique désignant en effet ses classes selon l’année d’entrée, la promotion 2005 ne sera de fait diplômée qu’en 2009…
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