Les mathématiques françaises se sont vues une nouvelle fois primée en cette fin d'été via Wendelin Werner, lauréat de la Médaille Fields, pour son expertise en matière de probabilités. Après les Etats-Unis, l'Hexagone demeure le deuxième pays le plus récompensé par ce prix qui reste l'équivalent du Nobel de mathématiques.
Personnellement, je ne connaissais absolument pas la médaille Fields avant de m'intéresser de près à l'enseignement supérieur et à nos plus prestigieuses institutions. Si j'ai découvert cette récompense que l'on compare souvent au prix Nobel des mathématiques et que l'on attribue tous les quatre ans aux chercheurs de moins de 40 ans, c'est parce que les français figurent régulièrement au palmarès...
Cette
année encore –cocorico– un Français, Wendelin Werner, spécialiste du
calcul des probabilités, a fait partie des heureux élus, récompensé fin
août en Espagne par le 25e congrès international de mathématiques. Agé
de 38 ans, il est professeur au laboratoire des mathématiques de
l'université de Paris-Sud à Orsay, ainsi qu'à l'Ecole normale
supérieure, dont il fut l'élève avant d'obtenir son doctorat en 1993 à
l'université Pierre-et-Marie-Curie.
Laissons Le Monde du 22 août dernier poursuivre... "Les travaux de Wendelin Werner liant la théorie des probabilités à la physique statistique pour l'examen de phénomènes aléatoires ont compté parmi les plus fructueux de ces derniers temps, avec une variété d'applications potentielles, notamment dans le domaine du gaz, (...). Plus précisément et pour les spécialistes, Werner a été distingué pour ses contributions au développement de l'évolution statistique de Loewner, la géométrie du mouvement brownien à deux dimensions et la théorie conforme des champs. Auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées, le mathématicien a déjà reçu de multiples prix, dont le prix de la Société mathématique européenne (2000), un grand prix de l'Académie des sciences (France, 2003) ou encore le prix Fermat (2001)."
La France au 2e rang du palmarès Fields
Cette nouvelle récompense confirme la qualité de la recherche mathématique française, qui se place au 2e rang du palmarès de la médaille Fields, après les Américains. Sur les 48 médailles attribuées depuis 1936, neuf ont été attribuées à des mathématiciens français : Laurent Schwartz, Jean-Pierre Serre, Alexandre Grothendieck, René Thom, Alain Connes, Jean-Christophe Yoccoz, Pierre-Louis Lions, Laurent Lafforgue et Wendelin Werner.
A signaler la forte présence de l'ENS Ulm, laquelle compte un certain nombre de médaillés, mais aussi du laboratoire de mathématiques de Paris-Sud, ou encore de l'Institut des hautes études de Bures-sur-Yvette
Ce bon résultat ne doit cependant pas faire oublier la montée en puissance de nations comme la Chine qui depuis dix ans a multiplié par sept ses dépenses de R&D et qui compte bien doubler sa part de PIB consacré à la science d'ici 2020.
Dans le même temps, les filières scientifiques de nombreux pays développés, notamment en Europe, souffrent d'un manque criant de vocations. Cela dit, et le résultat de cette année l'a encore démontré, l'école française de mathématiques fait figure d'exception... " La position des mathématiques françaises est très bonne, rajoute Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'Institut des hautes études scientifiques, toujours interviewé par Le Monde, avec une communauté d'environ 6 000 personnes dont 4 000 dans les universités et de brillants chercheurs dans presque tous les domaines. "
Aujourd'hui 25 % des publications scientifiques mondiales en mathématiques proviennent encore des Etats-Unis.
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