D'ordinaire, je ne poste aucune note le week-end, mais les choses vont tellement vite côté Université qu'il me fallait dès ce samedi vous faire un petit état des lieux des travaux en cours...
D'emblée, un constat... Les choses se gâtent entre le gouvernement et ses partenaires... En fait, la ministre Valérie Pécresse a présenté officiellement vendredi son avant-projet de loi de réforme des universités devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. Et depuis... Rien ne va plus...
En fait, d'après ce que j'ai pu lire sur le site de l'AEF –l'Agence éducation formation qui délivre moult informations sur l'enseignement et l'enseignement supérieur en particulier– les débats entre le Cneser et la ministre ont été si animés que l'Unef, la Fage, la CGT, la Sgen-CFDT et l'Unsa-éducation ont décidé de quitter le Cneser en pleines discussions "pour marquer leur opposition au déroulement de la séance entamée le vendredi après-midi..." Un peu plus tard dans la soirée était enfin signalé le rejet du projet de loi par ledit Cneser...
" Le gouvernement réussira-t-il à faire passer l'autonomie des universités sur le mode en douceur de la réforme LMD (licence-master-doctorat), ou va-t-il échouer à la sauce CPE ? Réponse à la rentrée." Voilà comment P.-A. Pillet (Observatoire Boivigny) débutait hier son article à ce sujet...
Il faut dire que l'avant-projet rendu public le 19 juin avait déjà soulevé d'importantes réserves (euphémisme) côté syndicats étudiants. De son côté, la Conférence des présidents d'université avait également exprimé un certain désaccord...
Principaux points de friction, la volonté affichée du gouvernement de traiter rapidement le dossier, quitte à limiter la concertation au minimum, mais aussi de proposer le passage à l'autonomie aux universités volontaires. De quoi craindre l'institution d'une université à deux vitesses (soupir...). Le texte de loi compte par ailleurs instituer une sélection dès la fin de licence et non pas au terme de la première année de master. Autre blocage, la baisse prévue du nombre de membres dans les conseils d'administration. Ces derniers ne devraient plus se retrouver qu'à une vingtaine après la réforme. Ce qui mécontente des syndicats étudiants pesant régulièrement 25 à 30% de ces assemblées. Ceux-là risquent de voir leur représentation largement chuter...
Pas simple finalement de se faire une opinion... Pour que vous puissiez vous faire votre propre avis, je vous ai joint en fin de note le Projet de loi...
"Profondément déçus par ce texte..." (Thiébaut Weber, Fage)
Au fait, comme je suis sympa, j'ai également fait quelques lectures complémentaires pour donner un petit coup de main à votre réflexion...
Déception donc de la part des étudiants. Selon Le Monde daté du 20 juin, Thiébaut Weber (président de la Fage) faisait part de sa déception (justifiée) "On est profondément déçus par ce texte parce qu'on se rend compte que les trois semaines de concertation n'ont servi à rien... Certains consensus qui ont pu avoir lieu dans les groupes de travail ne se retrouvent pas dans le projet de loi."
"Ce projet de loi nous fournit l'argumentaire pour mobiliser nos étudiants s'il reste en l'état", menace toujours dans Le Monde le leader étudiant Bruno Julliard. Pomme de discorde: la représentation en baisse des organisations étudiantes dans les instances de direction et la sélection à l'entrée en master. Plus mesurée, la Confédération étudiante a souligné les avancées du texte mais demeure prudente. Même dépit côté étudiants où l'Unsa-éducation juge l'avant-projet "inacceptable en l'état". La FSU dénonce pour sa part le risque d'aboutir à la formation d'universités concurrentes.
Le Monde toujours a par ailleurs fait intervenir Michel Lussault, de la Conférence des présidents d'université, lequel émet quelques réserves... "Nous sommes en accord sur la démarche générale qui donne plus d'autonomie aux universités mais nous allons intervenir auprès du gouvernement sur deux points." A savoir que la loi s'applique à toutes les universités et que les conseils d'administration ne soient pas trop restreints... 20 à 30 membres seraient un bon compromis...
Pour un bon résumé du projet de loi, je vous convie à visiter la page de l'Observatoire Boivigny consacrée au sujet...
Quant au projet de loi, le voici...
Article très interessant, seulement vous auriez pu noter que bien loin de l'image véhiculé par les médias tous ne sont pas contre cette réforme j'en suis d'ailleurs un preuve vivante.
Je l'ai d'ailleurs exprimé vendredi devant les syndicats de mon université qui ne pensait qu'à leur statut.
Rédigé par : cmburns21 | 02 juillet 2007 à 19:45